Entraîner sa présence

J’avais envie d’aborder cette question de la présence car je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais je trouve si facile de ne pas être présente.

C’est d’ailleurs normal de ne pas être présent tout le temps. À moins de vivre dans une grotte au fond d’une montagne. Et là encore ce n’est pas garanti.

L’actualité est rude et être le témoin de la souffrance du monde est parfois à la limite du soutenable.

Il y a tellement de raison d’être tirée hors de sa présence.

Ces souffrances ne sont pas nouvelles, elles existent depuis la fin des temps.

J’écoutais dernièrement une discussion entre le pédiatre Jean François Chicoine et la journaliste et auteure Denise Bombardier à propos du manque de présence parentale lorsque l’on nourrit un bébé au sein ou au biberon en regardant son téléphone.

Chicoine affirmait avec force et à juste titre, que c’était d’une grande violence à l’égard des nourrissons. Il constatait tous les jours dans son cabinet de consultation, les effets chez ses jeunes enfants qui cherchaient constamment   accrocher le regard chez leurs parents. Ce cruel manque de présence aurait laissé des séquelles qui se traduisaient par une grande difficulté d’attention.

Notre façon d’être au monde est conditionnée par la qualité de contact, de présence. Quand elle fait défaut, les conséquences sont plus délicates à restaurer. C’est possible mais ça prend du temps. En tant qu’éducatrice somatique je suis sensible à la façon dont nous sommes en contact avec notre environnement et comment celui-ci peut nous affecter mais aussi comment je peux contribuer à restaurer cette qualité de présence.

En quoi notre expérience de la présence peut faire une différence dans notre vie quotidienne?

Presque toutes les voies spirituelles ou pratiques religieuses proposent leur définition et leur pratique de la présence. Je suis certaine que si je demandais à chacun d’entre vous quelle est votre expérience de la présence, vous auriez chacun votre réponse.  Et c’est tant mieux . Je vous invite d’ailleurs à prendre le temps d’y penser et d’écrire  votre définition  et votre expérience de la présence dans votre journal si vous en tenez un.

Toutefois, être présent à soi-même n’est pas un but à obtenir mais plutôt une pratique, un entrainement.

Pa exemple, je réalise que je ne suis pas présente lorsque je ressens que mes pensées vont partout et que vie ma vie de tous les jours de façon automatique sans nuance.

Et ça nous le faisons tous. À partir du moment où j’en prend conscience, je deviens présente à moi-même dans le moment. Et plus je m’exerce à me ramener à mes sensations corporelles et ma respiration, plus je peux prendre conscience rapidement des moments où je suis ailleurs.

Sur un plan somatique, il s’agit d’abord de reconnaitre et d’accueillir avec compassion les moments d’absence.

On ne peut forcer, ni figer la présence. Ça va ça vient.

Et ça peut se passer dans tous les moments de notre vie que ça soit en train de marcher, de méditer, de pratiquer une routine, de faire la vaisselle, de prendre sa douche, de faire son lit…

 

Un entrainement

Dans mon expérience, être présent est indissociable de la conscience de son corps.

C’est une compétence qui se développe et qui a besoin d’être entrainée. Il s’agit de pratiquer souvent la conscience de notre corps afin qu’il nous informe de notre état intérieur.

Je vois la présence comme des petits moments où je me sens alignée avec mon expérience.

Cela implique d’apprendre à accueillir les moments d’absence sans jugement et de revenir à la sensation, toujours et toujours.

Ça part et on revient à nous-même.

 

Plusieurs façons

Certains vont méditer assis. D’autres vont méditer en marchant.

Certains vont laver la vaisselle en sentant l’eau couler sur les mains et la texture du savon.

D’autres encore prendront leur douche en sentant l’eau couler sur la peau.

D’autres encore vont manger en se concentrant sur les textures et les goûts.

Tout ce qui va permettre d’éveiller et de cultiver la conscience de notre corps devient un art dont le but l’art est de ramener l’attention doucement vers ses sensations, qualité essentielle pour développer une qualité de présence dynamique, dans le moment car fluctuante.

 

Et vous? Comment faîtes-vous pour entrainer votre présence?

Je serai très heureuse de lire vos commentaires en bas de cette infolettre.

À bientôt!

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