Existe-t-il une posture idéale?

Claudie debout sur un tronc d'arbre.Non ! Il n’y a pas de posture idéale.

Je vais peut-être provoquer des débats, mais rassurez-vous, je ne suis pas en train de vous partager une « Fake news ».

En effet, la vie est mouvement, fort heureusement. Et c’est parce que la vie est mouvement que nous changeons sans cesse notre corps dans l’espace en fonction de nos tâches à accomplir et des nécessités de la vie.

Lorsque j’ai commencé à réfléchir sur une prochaine journée emballons-nous consacrée à l’alignement du squelette, je me suis dit que mon objectif allait être de faire comprendre les raisons qui font qu’on se désaligne.

Qui n’a pas connu cette remarque, comme enfant, adolescent ou même adulte : Tiens-toi droit! Redresse-toi! On a souvent cru et on le croit encore que ce redressement dépend de notre volonté.

Certes cette injonction sera utile sur le moment. Mais ses effets seront éphémères.

L’alignement et le redressement de soi ne peuvent se faire durablement qu’à condition de les adresser dans leur globalité. On ne peut agir sur notre posture de façon volontaire.

La posture est le résultat d’habitudes, d’adaptation successive aux stress de la vie et est intimement liée à la psychologie de la personne.

Ce qui m’intéresse dans cette problématique, c’est de voir comment notre structure osseuse subit les mauvais traitements d’une utilisation de soi défectueuse.

Mais ce n’est pas la seule raison. Notre système sensorimoteur réagit aux stress de la vie par des contractions musculaires. Lorsque le stress devient chronique, les contractions deviennent permanentes. Elles vont échapper à notre conscience et à notre volonté et petit à petit déformer notre corps, créer des lésions, arrondir le corps, des hyper- extensions ou encore des raccourcissements. Sans nous en rendre compte, nos mouvements vont se limiter. Des zones entières de nous-même vont devenir raides, douloureuses.

Comme éducatrice somatique, ma mission et ma passion sont de voir comment chacun

s’utilise au quotidien et comment les habitudes ont créé ces déformations au point de désorganiser toute la fonctionnalité et la façon d’être au monde. Et c’est justement cette fonctionnalité inorganisée qui va désaligner notre squelette.

C’est toujours impressionnant de constater qu’à la fin d’une séance, après avoir passé entre 60 et 80 minutes au sol à explorer des mouvements inhabituels, les élèves de mes classes commentent les résultats qu’ils ressentent dans leur corps dans le moment présent. La plupart témoignent d’un changement perçu à travers un allongement, d’un alignement qui a changé. La posture s’est redressée sans effort. Se tenir debout est plus facile qu’au début.

Il faut rappeler que le système locomoteur possède deux facultés : celle de désapprendre ce qui a été appris et celle de pouvoir réapprendre ce qui a été oublié.

Il ne s’agit pas de soigner sa « mauvaise posture » mais d’éveiller des compétences proprioceptives, des qualités d’attention à soi-même.

Si la posture s’est désalignée, il est possible d’agir pour retrouver un alignement spontané, résultat cette reprogrammation.

Dans un cours ou dans un stage, mes élèves trouvent l’occasion de développer des habiletés perceptives par une éducation à la prise de conscience de leur corps. Je les guide grâce à une pédagogie somatique qui vise processus de reprogrammation du système sensori-moteur par l’expérience de mouvements diversifiés.

Ces expériences d’apprentissages par le mouvement ont une action plastique sur leur système sensori-moteur et contribuent à changer leurs habitudes dans la façon de s’utiliser dans leur environnement quotidien, et cela de façon durable .

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